Brown out : Comprendre ce malaise au travail, quelles solutions pour les entreprises ?

Le terme « Brown out » tire son nom de la couleur terne et monotone du papier brun. Il décrit un sentiment de malaise au travail résultant d’une perte de sens ou d’intérêt dans son travail. 

Contrairement au burn-out, qui résulte d’un surmenage, et au bore-out, lié à l’ennui, le Brown out se caractérise par une sensation de stagnation et de déconnexion, impactant la motivation et l’engagement au travail. 

De fait, détecter et désamorcer les situations de Brown out devient un enjeu RH majeur.

Le Brown out est donc un syndrome d’épuisement professionnel. Il est souvent causé par différents facteurs qui agissent souvent en combinaison. On y retrouve principalement : 

Le Brown out peut avoir des répercussions importantes sur la santé mentale et la performance au travail des collaborateurs. Il peut entraîner un sentiment de démotivation, d’ennui, de stress et d’anxiété. Il peut également conduire à des problèmes de concentration, de mémoire et de productivité.

Les signes du Brown out peuvent être difficiles à identifier. Ils se manifestent de différentes manières, telles que :

S’il s’agit au départ de signaux faibles, c’est bien la multiplication et/ou la conjugaison de ces alertes qui mènent au diagnostic de Brown out.

Le Brown out peut avoir des répercussions importantes sur la productivité et impacter directement les performances de l’entreprise.

De nombreuses études ont été récemment menées pour évaluer les conséquences du Brown out sur la compétitivité des organisations. Secteur public et privé sont touchés par le phénomène. Les chiffres sont éloquents : 

*Étude Institut Gallup – 2021 /**Enquête cabinet de conseil Willis Towers Watson – 2022 / ***Étude McKinsey – 2020 

Le Brown out posséderait également une forme de viralité qui lui permet de se propager de proche en proche. Dans certains cas, la démotivation, le manque d’enthousiasme et au final le mal être peuvent gagner par contagion plusieurs collaborateurs, voire des équipes entières.

Remobiliser des salariés en situation de Brown Out passe par une remise en question de nombreux facteurs internes. La qualité et les conditions de vie au travail doivent guider les mesures à apporter.

Afin de redonner sens et motivation, les entreprises peuvent stimuler les équipes en s’appuyant sur l’innovation et la créativité. Cela peut se traduire de différentes manières, par exemple en :

L’apprentissage continu est également un facteur important pour prévenir et sortir du Brown out. 

En permettant aux salariés de découvrir de nouvelles compétences, on redonne de la valeur aux missions et des perspectives aux collaborateurs en souffrance. 

Cela se concrétise par la mise en place de programmes de formation et de développement professionnels, mais aussi par des échanges de connaissances et de compétences. 

Parmi les idées exploitées, de nombreuses entreprises organisent des journées “vis ma vie” au cours desquelles des collaborateurs s’échangent leur métier. Une façon de valoriser les expertises de chacun et de faire comprendre l’interdépendance des missions.

La surcharge de travail est l’une des principales causes du Brown out. Pour la prévenir, il est parfois nécessaire de revoir la répartition de la charge de travail qui a pu sensiblement évoluer en fonction de l’activité de l’entreprise et des avancées technologiques.

Le Brown out peut également survenir lorsque les collaborateurs ne sont pas ou plus au niveau des compétences exigées. Il faut alors envisager une réorganisation et une nouvelle distribution de ces dernières avec éventuellement un schéma de délégation revisité ou un recours à la sous-traitance.

Ajouter un degré de flexibilité supplémentaire dans l’organisation du travail est également un levier efficace contre le Brown out. Télétravail, mode hybride, souplesse des horaires et ou des congés, pauses aménagées… Tous ces modes peuvent se combiner pour favoriser un retour au travail dans les meilleures conditions. 

A noter, l’effet préventif de ces actions sur le Brown out lorsqu’elles sont généralisées à tout l’effectif qui y trouve un confort de travail amélioré.

Promouvoir une communication ouverte entre dirigeants, managers et employés est essentiel. 

La pratique de Feedback formalisé et régulier (mensuel) est de plus en plus plébiscité afin de déceler des signaux faibles d’un collaborateur.

Une interaction sincère permet d’évaluer la qualité des managers, parfois à la source du mal-être des collaborateurs. Questionner leurs compétences et attitudes contribue à identifier les problèmes potentiels et permet de solutionner de nombreux dysfonctionnements menant au Brown out. Il est parfois utile de recourir à un consultant extérieur pour obtenir une vision neutre et faire émerger les causes.

En parallèle, l’instauration de programmes de soutien et de mentorat offre un appui concret, renforçant ainsi la relation entre la hiérarchie et les employés. Cette approche proactive favorise un climat de travail où l’échange est valorisé, améliore la compréhension mutuelle et contribue à prévenir les risques de détérioration du bien-être au travail.

Heureusement, le Brown out n’a rien d’une fatalité. Il peut s’anticiper, se désamorcer grâce à des mesures de prévention et de sensibilisation, ainsi que des actions de bien-être au travail.

Remobiliser les équipes passe par une identification voire une redéfinition de la culture d’entreprise. Une nouvelle vision basée sur le sens, le partage des valeurs communes et la reconnaissance du rôle de chacun. 

La mise en place d’un processus d’évaluation du bien-être au travail et la formation des managers à la prévention du Brown out sont également des outils qui permettent de repérer précocement les premiers signaux de souffrance au travail.

Les actions de bien-être au travail doivent également être renforcées. Elles peuvent inclure l’aménagement des espaces de travail, le choix de nouveaux équipements plus ergonomiques pour favoriser le confort et la concentration et la mise en place de formations spécifiquement axées sur le bien-être au travail.

En adoptant une approche globale, les entreprises peuvent contribuer à prévenir le Brown out et à créer un environnement de travail plus sain et plus stimulant pour leurs collaborateurs.

Le Brown out est un poison lent mais dangereux pour les entreprises. Il déstabilise sa productivité et sa compétitivité. L’antidote passe nécessairement par le déploiement d’un management de proximité, qui manie écoute active, feedback, considération de chacun et recherche de performance. 
Charge aux décideurs de trouver ce délicat équilibre en faisant preuve de créativité managériale. Des solutions existent pour désamorcer le Brown out et faire d’une situation délicate, une opportunité d’innovation et de modernisation des pratiques managériales.